Biographie de Saint-Georges en un clin d’œil

Joseph de Saint-Georges naît en Guadeloupe le 25 décembre 1739. Alors qu’il a moins de dix ans, il s’installe en France avec son père et sa mère, métis, afin de recevoir une éducation digne de l’aristocratie. Doué à la fois en escrime, il se révèle aussi être un violoniste prodigieux et un chef d’orchestre de renom, hissant son orchestre au sommet en Europe.

Mozart le regarde avec envie tout en s’inspirant de ses compositions. Malgré les préjugés de l’époque, le « mulâtre » devient le musicien préféré de la reine Marie-Antoinette. Il dirige les six symphonies parisiennes de Haydn en présence de la souveraine. Bien qu’il soit choisi pour diriger l’Opéra royal, des attitudes racistes l’empêchent de prendre cette prestigieuse fonction.

Face à cet échec, Saint-Georges s’engage davantage dans les Lumières et les mouvements philosophiques. En tant que premier franc-maçon noir et proche du Duc d’Orléans, il se joint aux Amis des Noirs avec Condorcet. À Londres, il influence les intellectuels français en faveur de la Révolution et tisse des liens étroits avec le Prince de Galles.

De retour en France en 1790, il intègre la Garde Nationale et devient le premier colonel noir de l’armée française. Il fonde la « Légion de Saint-Georges », une unité de Noirs et de Métis, avec le futur Général Dumas comme lieutenant. Toutefois, il est emprisonné pendant la Terreur, mais survit et apporte son soutien à Toussaint-Louverture en Haïti. Par la suite, il renoue avec succès avec sa carrière musicale. Il décède en juin 1799 après une période de gloire.

En 1802, un second coup frappe son héritage lorsque l’esclavage est rétabli, entraînant la disparition de ses compositions du répertoire musical.

Guillaume-Pierre de Boullongne, déterminé à offrir une éducation aristocratique à son fils métis, recrute des professeurs renommés, dont Jean-Marie Leclair et Gossec, pour lui enseigner le violon et la composition. À la suite du décès de Leclair, Saint-Georges prend la direction du Concert des Amateurs en tant que premier violon et chef d’orchestre, sous l’égide de Gossec.

Ses talents le propulsent rapidement au rang de virtuose du violon et de chef d’orchestre accompli, contribuant à la renommée croissante des Amateurs. En 1775, l’Almanach musical les qualifie de « meilleur orchestre pour les symphonies qu’il y ait à Paris et peut-être dans l’Europe ». Il s’investit également dans la composition de concertos et de quatuors, consolidant davantage sa renommée.

Cependant, malgré son succès, Saint-Georges fait face aux préjugés raciaux et aux sarcasmes de la société parisienne. Il devient le professeur de musique de la reine Marie-Antoinette et est nommé directeur de l’Opéra royal par Louis XVI. Cependant, une polémique raciste éclate et il est contraint de se retirer de ce poste.

Après cette déception, il s’engage davantage dans les Lumières et les mouvements philosophiques. Devenu un franc-maçon éminent, il rejoint les Amis des Noirs aux côtés de Condorcet et se lie d’amitié avec le duc d’Orléans. À la tête de la nouvelle formation musicale « Olympique de la Parfaite Estime », composée exclusivement de francs-maçons, il continue de laisser sa marque sur la scène musicale parisienne.

Avec l’avènement de la Révolution, Saint-Georges retourne à Paris et devient un membre actif du club des Jacobins. Il est chargé de former la « Légion de Saint-Georges », un régiment composé d’hommes de couleur engagés dans la Révolution. Néanmoins, malgré sa contribution, il est emprisonné pendant près d’un an pendant la période de la Terreur.

Après sa libération, il renoue avec succès avec sa carrière musicale et apporte son soutien à Toussaint-Louverture en Haïti. En 1799, il décède d’une maladie, laissant derrière lui un héritage musical impressionnant.

En 1802, le rétablissement de l’esclavage porte un nouveau coup à son héritage musical, entraînant le retrait de ses œuvres du répertoire. Cependant, l’impact de sa vie et de son travail continue d’influencer la perception de la musique et de l’histoire.

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